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Portrait de partenaire (3) : Léopold Decourcelle, artificier
« Lorsque j’ai débuté en 1993, j’installais des pièces d’artifice conformément au plan élaboré par le concepteur et sous les ordres du chef de tir. A cette époque-là, les feux d’artifice se résumaient pour moi à allumer une mèche avec un briquet », déclare d’entrée de jeu Léopold Decourcelle. Le discours de l’artificier, devenu en 1996 concepteur de spectacles pyrotechniques pour la société Fêtes & Feux, a bien évolué depuis.
L'abbaye de Royaumont éclairée par les lumières d'un feu d'artifice. © Fêtes & Feux[/caption]
Des feux avec un supplément d’âme
Aujourd’hui, Léopold Decourcelle conçoit ses feux d’artifice à la manière d’un maître-joaillier. Sans occulter les contraintes techniques liées à la sécurité, il « sculpte » le feu en se projetant parmi les spectateurs et veille à l’alliage des matériaux et des couleurs. Couleurs déterminées par la musique : « Le concepteur synchronise d’abord les explosions sur une bande sonore. Puis, il se base sur les couleurs véhiculées par la musique. Quand une musique est glaciale, on opte pour des couleurs froides par exemple. » Finalement, l’artificier de Fêtes & Feux a quelque chose d’un compositeur. Pas étonnant qu’il se plaise tant à l’abbaye. « C’est à la fin des années 90, à l’occasion d’un spectacle pour le Conseil général du Val d’Oise que j’ai découvert Royaumont. Le courant est tout de suite passé, car nous partagions une même vision », confirme-t-il. « Chez Fêtes & Feux, on place la partition musicale au cœur du feu d’artifice. » Artificier mélomane, Léopold Decourcelle « brûle » aussi pour le patrimoine : « On tente de remettre au goût du jour certaines pièces pyrotechniques fabriquées aux XVIe et XVIIe siècles, délaissées, car coûteuses et longues à mettre en place. De plus en plus de professionnels synchronisent leurs pièces d’artifice à l’aide d’un ordinateur en fonction de leur coût unitaire. Ils ne laissent plus vivre le feu », regrette-t-il. Or, « c’est lorsqu’il s’épanouit que le feu acquiert un supplément d’âme ». Donner un supplément d’âme au feu et faire rêver les gens : telle est la mission que s’est donné Léopold Decourcelle. Une mission largement facilitée à l’abbaye de Royaumont : « C’est un lieu majestueux qui nécessite un spectacle à la hauteur. La magie est décuplée quand on tire un feu à proximité des ruines de l’église abbatiale », s’émerveille-t-il. [caption id="attachment_1295" align="alignright" width="800"]